Tout en finesse!

[Mat]

Patrick Berhault

[Lydie]

Ouaaaah !!!!

[terlonge]

Oui, oui, je suis passé par cette époque... où on grimpait avec des collants roses et où on faisait plein de mouvements inutiles juste pour frimer. Il y avait même des spectacles de danse escalade. Mais bon, ce gars est un mythe qui a quand même lancé l'escalade libre!
Si tu regardes bien, il prend plein de prises superfétatoires dans des passages ou des voies relativement faciles.
Jadis, ça épatait les profanes et les gonzesses (et manifestement ça a toujours son petit effet ) .
La grimpe moderne a privilégié l'efficacité, comme dans beaucoup de sports. C'est dommage, d'une certaine façon... Mais vous seriez prêts à remettre des collants orange pétant ou bleu électrique, vous?

...

ou un slip jaune!

[Mat]

En plus du plaisir des yeux, ce post a également permis de voir apparaître le mot "superfétatoire" à un autre endroit qu'à la page 716 du Larousse...

[Lydie]

Je regarde à nouveau cette séquence à la lumière de tes éclaircissements et cela me semble encore plus beau ! Il ne fait pas « que grimper » il rend l’escalade belle à voir. Il ne pratique pas une simple ascension, aucun de ces gestes ne m’apparaît donc superfétatoire (càd superflu Mat ! )… C’est effectivement assez dommage que cet aspect de la grimpe soit si peu mis en évidence. Peut-on vraiment dire que la grimpe privilégie, aujourd’hui, l’efficacité ? Et puis quelle est cette efficacité dont tu fais mention ? Un dénivelé par unité de temps ? La préhension d’un minimum de prises ? N’est ce pas plus intéressant de privilégier l’harmonie de ces déplacements?

[terlonge]

C'est donc pour "privilégier l’harmonie de tes déplacements" que tu marches en imprimant un si voluptueux déhanché ?

P.S: L'efficacité consiste à grimper des voies d'un niveau plus éleve en optimisant et en économisant ses mouvements

[Nico]

[Mat]

En fait, on ne peut parler de Patrick Berhault sans évoquer Patrick Edlinger. Patrick Edlinger a été le sujet d'un des tous premiers films d'escalade réalisé dans les années 80: "La vie au bout des doigts" dont voici un beau et long extrait (25 min mais faible qualité).

http://www.dailymotion.com/video/x5rek_escalade_events

Ce film a eu un succès retentissant, les gens découvraient l'escalade libre et cet "ange blond" (comme on le surnomme souvent) suspendu à une seule main dans les georges du Verdon (en solo intégral).

Les deux Patrick ont longtemps parcouru les falaises ensemble, séjournant au pied des rochers dans leur camionnette et mettant au point une méthode d'entrainement drastique (plus de 100 tractions par jour, assouplissements, tractions à un doigt ...).

Par la suite, Patrick Edlinger goûtera à la compétition et restera sur ses falaises tandis que Patrick Berhault (un peu en marge) s'adonnera plus à la montagne et à son métier de guide/paysan...

Pour ceux que ça intéresse: j'ai le livre écrit récemment par un journaliste du magazine Vertical en hommage à Patrick Berhault... ça vaut la peine

[terlonge]

En réalté, les deux Patrick ont également contribué à l'essor de l'escalade libre, mais Edlinger a davantage développé son image médiatique, lorsque Bérhault restait plus modeste.
N'empêche, c'est amusant de revoir ce film qui m'a fait commencer l'escalade Et là, faut reconnaître qu'il en rajoute un peu moins que Bérhault. Juste de la mise en scène inhérente à l'outil télévisuel. J'adore quand le mec lui dit "Fais pas le con!" avant sa voie en solo. Ce petit mot confère toute la dramaturgie du moment. En fait, ce film légendaire sur une légende était extrêmement bien réalisé!